Gavos

Un village portuaire comme il en existe des milliers sur les bordures de la mer Egée ...

La poussière et le sang, voilà tout ce que l'on pouvait percevoir et sentir à l'arrivée de cette armée grecque de la cité de Phocée. Les hommes étaient fourbus, la lutte avait été rude.
Ils progressaient maintenant comme s'ils avaient la mort aux trousses et ce n'était pas qu'une image ...
Des vivres, c'est tout ce qu'ils voyaient en se rapprochant du petit village portuaire de Gavos, ...

Erekosë était assis à sa table, prenant un peu de repos dans la Villa d'hôtes, avant le long voyage qui lui restait à accomplir pour arriver à Athénes. Il n'avait pas d'argent et la traversée en bateau nécessiterait qu'il travaille plusieurs mois ... il réfléchissait à ces considérations lorsque la porte s'ouvrit brusquement. Un enfant appeuré entra en s'écriant,

" Des soldats, des soldats des Phocéens !!!! "

La tension était palpable, les habitués de la taverne sortirent pressement rejoindre leur foyer, le tavernier s'afferra, jurant tant qu'il pouvait sur les malheurs qui s'acharnaient à le poursuivre ... puis les conversations se turent ... tous attendèrent la suite des évènements ...

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" Des soldats, des soldats des Phocéens !!!! "

Erekosë repéra tout de suite la voix d’un enfant et sa peur dans son intonation. Il se leva et ce qu’il vît le mis dans une colère qu’il eu du mal à contrôler: tandis qu’une bonne partie des hommes était partie se cloîtrer chez eux et que la peur noua la gorge des autres, personne ne s’occupait de l’enfant. Ne voulant chercher querelle à personne, il tut ce qu’il pensait tout bas.

*Bande de lâches ! Vos vies valent-elles mieux que la sienne ?*

En allant vers l’enfant, il pensa à ce qu’il venait de dire.

*Je souhaitais que mon voyage se passe sans encombre jusqu'à Athènes, mais ça à l’air de commencer mal! Je ne peux certes pas me battre contre une armée. Si ils comptent piller le village et tuer des innocents, je ne peux rester là à ne rien faire! Ca irait à l'encontre de mon souhait de devenir un chevalier d'Athéna! D’un autre côté, ces soldats n’ont pas forcément d’intentions belliqueuses.*

Un simple coup d’œil, sur les visages présents et celui de l’enfant, suffit à contredire sa supposition. Il mit une main sur l’épaule de l’enfant.

« Si personne ne souhaite te protéger, moi je le ferai. Comment t’appelles-tu ? »

Le jeune garçon fut surpris par la réaction de cet « étranger » … il eut d’abord un mouvement de recul en voyant l’imposant physique d'Erekosë , avant de se raviser …

« Tu pourrais m’aider à rejoindre la ferme de mes parents, ils m’ont envoyé au village chercher des épices … c’est en revenant du village pour rentrer chez moi que j’ai vu les soldats … j’ai couru de toutes mes forces jusqu’ici … crois tu que mes parents ont quelque chose à craindre ?

Erekosë réfléchit. Certes, ramener cet enfant en sécurité le rassurerait, mais il ne pouvait pas, en son âme et conscience, laissait ce village aux mains de soldats. Grecs, qui plus est! Ces soldats étaient ses compatriotes! Il devait agir et vite.

*Je dois à tout prix mettre cet enfant à l’abri*

Ignorant de quoi il en retournait précisément, il ne releva pas l’allusion aux parents du gamin tout de suite. Mais Erekosë voulait se faire une idée précise de ce qui l’attendait. Il s'adressa d'une voix forte aux personnes restantes dans la taverne:

"Soyez prêts à toutes éventualités! Si vous avez le temps, prévenez les autres villageois et qu'ils se tiennent sur leur gardes! Je ne sais pas ce qu'ils veulent, mais ils doivent avoir une raison de venir ici!"

Il s'adressa ensuite au garçon en lui mettant une main bienveillante sur l'épaule.

" Viens avec moi, au moindre danger, tu décampes dans le sens inverse d’où ils viennent, sinon tu trouves une si bonne cachette que personne ne pourra te trouver, compris? " et en franchissant la sortie " A quelle distance, dans quelle direction et combien sont-ils ? Et parallèlement, où tes parents habitent-ils?"

Erekosë espérait avoir le temps de ramener le gamin à ses parents avant que les choses (si elles le devaient) ne se gâtent...

Erekosë et l'enfant sortirent rapidement de la taverne mais les hommes d'armes avaient déjà pénétré le village par la grande route, une colonne d'hommes mais ...
C’est une armée très loin de l’idée qu’en avait Erekosë ….
Les hommes étaient pour la plupart tâchés de leur propre sang, recouverts de bandages crasseux. Certains gémissaient, d’autres portaient leurs compagnons gravement blessés. Dans leurs yeux, un mélange de résignation et … de mort. Car c’est bien de cela dont il était question. Une odeur âpre flottait tout autour d’eux, celle des champs de bataille après la rage des combats, celle des sépultures collectives également …
A leur tête un homme athlétique, fier et droit, de ceux dont on fait les héros …

L'enfant se serra fortement contre Erekosë, effrayé par le cortège qui faisait route vers le coeur du village, vers la tarverne en somme ...

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Erekosë écarquillât les yeux en les voyant, ils semblaient plus morts que vifs. Une armée, oui, mais une armée étant passée par la mort, la guerre et la perte de leurs proches… Ca vous change un homme! De plus ils avaient l’air d’avoir marché depuis longtemps, sans boire ni manger et blessés pour nombre d’entre eux! Mais Erekosë n’eut pas le temps de s’apitoyer sur leurs sorts, l’enfant serré contre lui, il songea à sa protection et à celles des autres villageois.

*Si ils voulaient attaquer le village, même dans cet état, ils auraient adaptés un semblant de stratégie et de formation, à moins qu’ils n’aient plus la force de réfléchir… L’homme à leur tête a l’air moins éreintés que les autres, peut-être leur commandant?*

Il demanda au garçon de se positionner à quelques mètres derrière lui et héla les soldats à une distance raisonnable, aussi bien pour parler que pour fuir pour le gamin si besoin est.

« Bien le bonjour, soldats grecs! Vous avez l’air d’être passés par la mort elle-même. Que peuvent faire les villageois de Gavos et un compatriote pour vous ? Vous devez mourir de faim et un repas vous ferez le plus grand bien! »

Erekosë espérait que la mention de leur pays commun les forcerait à l’écouter. Il s’attendait à se battre, mais cette idée avait disparu de son esprit. Il aimerait aider ces soldats, tout en protégeant l’enfant et les villageois bien sûr! Soit ils sont arrivés ici parce qu'ils étaient plus proche de ce village qu'un autre, soit par ce qu'ils avaient autre chose en tête...

L'homme qui semblait guider l'armée,

" Ils peuvent embrasser leurs femmes et leurs fils car demain il ne restera plus rien de leur village ...

[hrp: Merci pour la précision Embarassed

, je n'ai changé pas grand chose, car tes raisons de massacre m'intriguent ^^ Laughing

]

Erekosë était sidéré de l’attitude de ses compatriotes… Comment ces soldats, protégeant le pays du Sanctuaire d’Athéna, pouvaient-ils être aussi vindicatifs? D’un autre côté, ce soldat respectait les valeurs familiales, et n’était donc pas une brute sans cervelle ni sentiments… Il fit signe au jeune garçon d’approcher et lui parla à voix basse

« Eloigne-toi sans courir, rentre dans l’auberge et préviens-les qu’ils courent un grave danger, je ne sais pas si je vais pouvoir faire quelque chose, mais je ferais mon possible… »

Puis il s’agenouillât, enlaçât le garçon de sorte que personne ne puissent voir le visage étonné de l’enfant et le laissa marcher vers l’auberge.

*Mais, j’y pense… Ces personnes ont-elles fait quelque chose contre les Grecs? Sont-ils innocents? Y a t-il une raison pour cet acte absurde?*

« Ce garçon est mon neveu et il est Grec, en tant que compatriotes, j’espère que vous ne lui causerez aucun tort, vous avez sans nul doute de la famille qui vous attend et vous pouvez donc comprendre mon ressentiment ! »

Erekosë voulait mettre tous ces gens à l’abri ou à l’écart, mais il devait en avoir le cœur net! Il parla d’une voix forte, afin que tous puissent l’entendre

« Pourquoi? Ces pauvres gens vous ont-ils fait quelque chose, contre vous-mêmes ou contre notre pays? Ou y a-t-il une raison plus belliqueuse? Si vous vouliez quelque chose, ils préféreraient sûrement vous le donner que de voir leur village mourir dans des cendres… Qu’en pensez-vous soldats? Je suis un étranger pour eux, mais j’aimerais connaître les motifs de la destruction d’un village et de ses habitants par mes propres compatriotes… »

Tout en parlant, il comprit que le soldat qui lui avait parlé n’était pas d’accord avec se massacre organisé, il y avait quelque chose d’héroïque dans cet homme, et Erekosë le voyait mal en train de commettre un délit, ni quoique ce soit de criminel! Mais il devait continuer à parler, ne serait-ce que pour donner du temps au gamin et pour essayer de lui sauver la vie

« Je vous en prie, au nom de la Déesse! Je suis Grec, j’aime mon pays, et je compte bien devenir un Chevalier Sacré d’Athéna. En tant que soldat, vous défendez notre pays et je vous dois mon respect pour ça, mais… dites-moi pourquoi? Détruire ce village vous apporterait une quelconque satisfaction? Vous me semblez tous trop valeureux pour ça… La vie est un don précieux, vous le savez mieux que quiconque car vous avez pris des vies, vous avez vu mourir vos proches, alors dites-moi… POURQUOI ?»

[précision HRP]

le ton qu'il emploie n'est pas menacant loin de là, plutot résigné ... si tu vx modifier ton post c ok

L'homme s'avancea vers Erekosë,

" Cesses de t'agiter ainsi, ne vois tu pas que mes hommes sont épuisés par la guerre qu'ils ont mené ...
Pense plutot à voir une dernière fois les gens que tu aimes ... demain nos poursuivants raseront sans nul doute ce village et tous ces habitants ...
Ce sont des êtres sanguinaires qui n'auront que faire des femmes et des enfants, tu auras donc tout le temps de gesticuler comme tu le fais ...

Maintenant écartes toi de ma route, nous avons besoin de repos ... "

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